Henry Fourès
Compositeur, Cymbalum Mundi
"Saveurs, soleil, la musique de Fourès est extraordinairement sensuelle et élaborée. Pour ce savant pianiste, assis sur la barrière séparant le jazz du contemporain et se moquant bien des barrières, sa musique est un peu l’élixir du Révérend Père Gaucher, redistillé par un enfant illégitime de Tex Avery et de Billie Holiday qui aurait fumé du free-jazz étant petit. Caustique, rocailleux, débarrassé des scories de l’écriture, mais non des joies de l’ornementation sauvage, il touche à l’essentiel." In AFAA « La musique contemporaine en France » Né à Coursan (Aude/France). Études d’histoire de l’art à l’université Paul Valéry de Montpellier. Études musicales au CNSM de Paris (harmonie, contrepoint, fugue, analyse et composition) puis à l’université de Berlin (musicologie médiévale) et à l’académie de Vienne (piano). Stagiaire au Groupe de recherche Musicale (GRM INA) 1975 1977. Professeur responsable des musiques improvisées au conservatoire de Pantin de 1977 à 1980, il enseigne ensuite la musicologie médiévale de 1980 à 1982 à l’université de Toulouse le Mirail. En 1982 il est nommé Inspecteur Principal de la musique à la Direction de la Musique et de la Danse du Ministère Français de la Culture puis en 1984, Inspecteur Général chargé de l’enseignement et de la formation. En 1988 il initie au sein de ce Ministère le nouveau département de la Création et des Musiques d’aujourd’hui dont il assure la direction technique jusqu’en 1990. Directeur Artistique du studio de création La Muse en Circuit il travaille ensuite régulièrement en Allemagne (Potsdam, Berlin, Cologne, Francfort …) où il est invité auprès de divers ensembles symphoniques et de radios. L’éclectisme de sa production de compositeur et d’interprète l’a amené à collaborer avec des créateurs d’esthétiques et d’horizons très divers (musiciens, acteurs, chorégraphes, plasticiens, réalisateurs.) Ses activités touchent de nombreux domaines. Il a réalisé des films pour la télévision, composé des musiques pour l’image la danse et la scène. Il est aussi l’auteur de nombreuses créations radiophoniques (France Culture) et le réalisateur de Hörspiel pour la HR et WDR. Il a écrit des œuvres symphoniques, de musique de chambre, des pièces électroniques, mixtes, des œuvres vocales mais aussi conçu et réalisé des installations interactives et d’importantes manifestations événementielles. De 2000 à 2009 Henry Fourès est Directeur du Conservatoire National Supérieur de musique et de danse de Lyon. Aujourd’hui, à ses activités de compositeur et d’interprète s’agrège une mission d’enseignement au CNSMD de Paris. Ehrenmitglied de la Hochschule für musik und Theater de Hamburg, Henry Fourès est officier des Arts et Lettres, Chevalier du mérite et titulaire de la croix du Mérite Allemand (Verdienst kreuz). Editeurs : Peermusic, New-York/Hambourg ; Symétrie, Lyon Site personnel : http://henryfoures.com Henry Fourès, à propos du projet de composition pour gamelan : Cymbalum MundiProjet pour six instrumentistes et un set du Gamelan Bintang Tiga Durée : env. 18 mn Œuvre en cours d’élaboration Commande initiée avec la Cité de la Musique de Marseille "La percussion n’est pas un instrument, mais un multi instrument, expression d’un monde où le sacré se mêle au profane, le savant au populaire et où les principes d’une lutherie du bois, de la pierre, de la peau, du fer comme des alliages les plus précieux participent d’un rituel du sonore qui au delà des cultures, structure l’espace (de la nature comme de la salle de concert) et le temps (celui de la journée de l’homme comme celui de l’éternité du divin). Le principe même du gamelan, dans sa conception et sa pratique, est l’expression même d’une micro société où chacun a sa juste place. Écrire pour ce monde ou une partie de ce monde, ce qui ici est mon choix, est seulement tenter – à partir d’une immersion dans la tradition orale qui le construit – d’en proposer une autre structuration de l’espace et donc de la perception d’un autre déroulement du temps. C’est que l’on ne passe pas d’un rituel social et sacré ou culture et vie ne font qu’un à celui d’une salle de concert, naïvement animés par le seul désir d’une translation des mondes. Par le sonore, l’élément qui nous lie, il faut repenser les fonctions, l’espace, le rapport à la durée. Il faut re-composer." |